Concept général des Appartements et des Résidences
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Les appartements ainsi que les résidences font partie de la Fondation HorizonSud, institution de droit privé dont le siège social se trouve à Marsens, et reconnue en qualité d’institution spécialisée par le Département de la Santé et des Affaires Sociales du canton de Fribourg. Ils sont certifiés selon les normes ISO 9001 : 2015 et les Critères de qualité requis pour les institutions sociales latines.
Ils offrent à des personnes atteintes dans leur santé psychique des formes de logements alternatifs dans lesquels elles mènent une vie sociale, maintiennent et développent des compétences. Les appartements et les résidences constituent ainsi des espaces au sein desquels une assistance individuelle est fournie aussi longtemps que la personne l’estime nécessaire et souhaitable, avec l’intervention aussi réduite que possible de la part des professionnels. Ces prestations peuvent également être offertes à des personnes vivant de manière indépendante dans leur domicile.
Les appartements ainsi que les résidences peuvent accueillir des hommes et des femmes au bénéfice d’une rente d’invalidité reconnue. L’admission peut se faire dès 18 ans révolus et jusqu’à l’âge de la retraite, au-delà de laquelle le séjour peut néanmoins se poursuivre. De manière limitée ils peuvent également héberger des personnes pour lesquelles une institutionnalisation a été ordonnée par la justice.
Ils proposent 140 places d’hébergement dans divers appartements situés à Bulle ainsi qu’au sein des résidences de Gumefens, de Marsens, des Sciernes-d’Albeuve et de la Tour-de-Trême.
Ces lieux permettent ainsi aux résident-e-s de favoriser le développement de leurs compétences sociales, c’est-à-dire la capacité à vivre une vie riche et pleine dans la communauté ou l’environnement de leur choix. Les demandes et les pressions exercées sur ces personnes, de même que l’aménagement de soutiens compensatoires spécifiques, sont adaptés à chaque situation individuelle, principalement par l’intervention des équipes socio-éducatives et des autres professionnels de la santé psychique. Le seuil de tolérance à des comportements difficiles, à un important besoin d’accompagnement ou de soutien sont la norme dans cet environnement spécifique.
Selon le projet du résident-e une activité professionnelle est possible soit au sein des ateliers à emplois protégés de la fondation HorizonSud, soit sous forme d’un soutien à l’emploi en économie libre.
Le suivi médical est assuré par des médecins spécialistes ou généralistes, pratiquant leur art à titre indépendant, et choisis par les résident-e-s eux-mêmes. Une étroite collaboration est instaurée entre ces médecins et nos diverses équipes.
Le rétablissement comme processus
Nous pratiquons le rétablissement, qui, pour une personne atteinte dans sa santé psychique, est considéré comme un processus unique, profondément personnel, de changement de ses attitudes, valeurs, sentiments, objectifs, habiletés et rôles. C’est une façon de vivre une vie motivante, pleine d’espoir et participative même avec les limites imposées par la déficience.
Quatre ingrédients essentiels composent ce processus: l’espoir, la redéfinition de l’identité, la découverte d’un sens à la vie et la responsabilité personnelle d’implication au rétablissement.
L’espoir est un ingrédient majeur, véritable catalyseur du rétablissement. La redéfinition de l’identité va permettre de distinguer ce qui fait partie de la maladie et ce qui fait partie de la personne. De nouveaux projets vont donner ou redonner un sens à la vie. Enfin, un intérêt dans le processus ainsi que la perception de l’utilité de la réhabilitation psychiatrique sont indispensables.
La volonté et l’engagement à changer sont fondamentaux ; pas la capacité à changer.
Dynamique, non linéaire, ce processus évolue en différentes étapes: le moratoire, la conscience, la préparation, la reconstruction et la croissance. Le moratoire est caractérisé par le déni, la confusion, le désespoir, le repli et la révolte. La conscience permet à la personne d’endosser un autre rôle que celui de malade. L’étape de la préparation implique de faire l’inventaire de sa partie saine, de ses valeurs, de ses forces et de ses faiblesses. La reconstruction constitue une prise de contrôle sur sa vie avec des risques, des échecs, des essais. Les succès arriveront avec la phase de croissance où la personne n’est pas forcément libre de ses symptômes mais sait comment gérer sa maladie dans une vie néanmoins riche et pleine.
La réhabilitation psychiatrique
Pour faciliter le rétablissement évoqué, notre concept est celui de la réhabilitation psychiatrique. Nous proposons deux stratégies principales:
1. Aider la personne à développer ou retrouver les habiletés sociales relationnelles, utilitaires et instrumentales dont elle a besoin pour vivre avec succès et satisfaction dans la communauté de son choix ;
Pour ce faire, les intervenants du domaine socio-éducatif pratiquent principalement l’entraînement aux habiletés sociales et les thérapies cognitives des symptômes psychotiques.
2. Adapter les demandes et pressions exercées sur la personne et aménager les soutiens dont elle a besoin pour vivre avec succès et satisfaction dans la communauté de son choix.
Les professionnels de l’accompagnement ont pour buts de soutenir l’amélioration de la gestion des symptômes pour éviter la rechute, établir ou rétablir des habiletés sociales, et d’aider le-la résident-e à atteindre une qualité de vie satisfaisante par la diminution ou la compensation de ses déficiences.
Parce que les buts de la réhabilitation psychiatrique sont centrés sur l’ajustement à la vie quotidienne, il est essentiel que le-la résident-e participe activement à la définition de ses objectifs personnels puis s’implique activement, le cas échéant avec l’aide de sa famille et de ses proches. Ceci aide également à élaborer des projets réalistes afin de ne pas conduire le-la résident-e à l’échec, voire à la rechute.
C’est la présence ou l’absence d’habiletés sociales et non pas la disparition des symptômes cliniques qui est le facteur déterminant dans le succès de la réhabilitation.
Le concept de réhabilitation psychiatrique est appliqué au sein de toutes nos Résidences, Appartements et Ateliers à emplois protégés.
Difficultés (selon ELADEB) et Besoins
Dans la pratique, le processus de réhabilitation psychiatrique se focalise sur une démarche d’investigation des difficultés et des besoins des personnes atteintes dans leur santé psychique ; tant l’appréciation de la personne elle-même que celle de l’équipe chargée d’apporter l’aide supplémentaire nécessaire sont prises en considération.
Exclusivement en lien avec Eladeb, par difficultés il y a lieu d’entendre les obstacles non résolus actuellement par la personne, et qui lui empêchent, dans les différents domaines de la vie, l’accès à une qualité de vie riche et pleine ;
Par besoins il faut entendre les moyens supplémentaires par rapport à ce qui existe déjà, à mettre en œuvre pour aider la personne à dépasser ses obstacles.
L’évaluation des difficultés et des besoins porte sur divers domaines qui couvrent des aspects pratiques du quotidien (lieu de vie, finances, travail, temps libre, tâches administratives, entretien du ménage, déplacements, fréquentation des lieux publics, droit et justice), de la vie relationnelle et du réseau social (famille, enfants, relations sentimentales, connaissances et amitiés, sexualité), et de la sphère de la santé (alimentation, hygiène personnelle, santé physique, santé psychique, addictions, traitement, spiritualité).
L’évaluation a lieu dans les trente jours après l’admission dans l’institution puis se renouvelle régulièrement tout au long du séjour, respectivement du processus de rétablissement.
Cette démarche vise à élaborer un programme individuel documenté, personnalisé et adapté à chaque situation, ici et maintenant. Elle permet de définir les moyens qui répondent le plus adéquatement aux attentes de la personne dans le cadre de l’offre possible proposée, et avec le souci des critères d’économicité qui en découlent.
Enfin, elle permet la mesure de la satisfaction de la personne concernée, en regard des prestations délivrées par les divers intervenants.
Dans la pratique et très concrètement, la démarche d’investigation est conduite au moyen de l’Echelle Lausannoise d’Auto-évaluation des Difficultés Et des Besoins : ELADEB.